L’Union Européenne face au défi de la durabilité – Politique ou utopie ?

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Webinaire D’actualité Durable – La revue mensuelle pour les acteurs de la durabilité

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À propos de cet événement

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(Re)Visionner le Webinaire d’Actualité Durable

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Découvrez les dernières tendances et progrès en durabilité !

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Le Webinaire d’Actualité Durable de novembre 2024, animé par Patrick d’Humières, a mis en lumière les principaux défis de la durabilité européenne dans un contexte mondial en pleine mutation. Les discussions ont porté sur les engagements mitigés issus de la COP 29 à Bakou, le report de la CSRD en Europe, et les conséquences des élections américaines sur les politiques ESG. Ces thèmes offrent une vision critique et enrichissante des enjeux de durabilité. Retrouvez le replay pour une analyse complète.

Le Webinaire d’Actualité Durable de novembre 2024, animé par Patrick d’Humières, a mis en lumière les principaux défis de la durabilité européenne dans un contexte mondial en pleine mutation. Les discussions ont porté sur les engagements mitigés issus de la COP 29 à Bakou, le report de la CSRD en Europe, et les conséquences des élections américaines sur les politiques ESG. Ces thèmes offrent une vision critique et enrichissante des enjeux de durabilité. Retrouvez le replay pour une analyse complète.

L’Union Européenne ressent plus que les autres pays le défi de la durabilité mais cela fait-il une politique ?

L’Union Européenne ressent plus que les autres pays le défi de la durabilité mais cela fait-il une politique ?

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Les intervenants du webinaire

Les intervenants du webinaire

Thierry Philipponnat, Chief Economist pour Finance Watch

Thierry Philipponnat
Chief Economist pour Finance Watch

Anne-Catherine Husson Traore, experte ISR

Anne-Catherine Husson Traore
Experte ISR

Patrick d'Humières, Co-Founder of EcoLearn, promoting sustainable transformation

Patrick D’Humieres
Co Fondateur EcoLearn et animateur du Webinaire d’Actualité Durable

Les actualités durables : L’Union Européenne et la Durabilité

Les actualités durables : L’Union Européenne et la Durabilité

par Patrick d’Humières
par Patrick d’Humières

Alors que la présidente de la Commission Européenne a annoncé qu’elle rassemblerait dans un futur texte législatif dit « omnibus » les modifications demandées par le Business aux directives et règlements de reporting et Vigilance (Taxonomie, CSRD, CS3D…), l’analyse de nos experts de la finance durable est très clair.

Lors de ce webinaire Anne-Catherine Husson Traoré et Thierry Philipponnat, ont souligné : le backlash américain, anti-ESG, qui fait des émules en Europe et entretient une opposition qu’on n’avait pas connu entre des investisseurs, demandeurs d’une transparence extra-financière standardisée et exploitable enfin pour la gestion des risques et la composition de fonds pro-actifs, et des émetteurs, les industriels, que cette pression ne convainc pas, pour plein de raisons.

La motivation la plus forte nous semble être une obsession des concurrences américaines et chinoises qui appelle selon eux une double réponse, sur les tarifs de l’énergie, d’une part et sur la simplification des règles de production, d’autre part. L’UE leur a donné raison à travers le rapport Draghi et tout va se jouer sur ce registre désormais, qu’il s’agisse de lâcher sur la pression commerciale et de renforcer les convergences de part et d’autre de l’atlantique.

Alors que la présidente de la Commission Européenne a annoncé qu’elle rassemblerait dans un futur texte législatif dit « omnibus » les modifications demandées par le Business aux directives et règlements de reporting et Vigilance (Taxonomie, CSRD, CS3D…), l’analyse de nos experts de la finance durable est très clair.

Lors de ce webinaire Anne-Catherine Husson Traoré et Thierry Philipponnat, ont souligné : le backlash américain, anti-ESG, qui fait des émules en Europe et entretient une opposition qu’on n’avait pas connu entre des investisseurs, demandeurs d’une transparence extra-financière standardisée et exploitable enfin pour la gestion des risques et la composition de fonds pro-actifs, et des émetteurs, les industriels, que cette pression ne convainc pas, pour plein de raisons.

La motivation la plus forte nous semble être une obsession des concurrences américaines et chinoises qui appelle selon eux une double réponse, sur les tarifs de l’énergie, d’une part et sur la simplification des règles de production, d’autre part. L’UE leur a donné raison à travers le rapport Draghi et tout va se jouer sur ce registre désormais, qu’il s’agisse de lâcher sur la pression commerciale et de renforcer les convergences de part et d’autre de l’atlantique.

Adieu « le modèle européen » donc ?
Adieu « le modèle européen » donc ?

C’est la question que pose cette offensive géopolitique qui fait suite au succès de l’ISSB (International Sustainability Standards Board) face à la réglementation européenne, à la profitabilité maintenue des fonds de pension face aux déséquilibres de nos systèmes de retraite, aux déboires de l’automobile européenne face à la vague technologique américaine qui impose sa loi. De là à considérer que la remise en cause de l’architecture ESG de Bruxelles doit d’abord à la pression des lobbys industriels américains et autres, c’est un pas que nous franchissons aisément.

Nous avons un gap culturel de part et d’autre de l’atlantique qui va devenir « un grand canyon » peut être infranchissable, entre un attachement à une société de solidarité et de protection sociale chez nous et la prolongation autant que les ressources disponibles le permettront de la « société d’accumulation » en Amérique mais aussi en Chine, en Inde, … Nous ne sommes pas dans le même timing culturel versus la finalité économique, macro et micro. « L’entreprise à mission » ne fait pas rêver à Chicago et à Shanghai alors qu’elle attire de formidables innovations chez nous.

C’est la question que pose cette offensive géopolitique qui fait suite au succès de l’ISSB (International Sustainability Standards Board) face à la réglementation européenne, à la profitabilité maintenue des fonds de pension face aux déséquilibres de nos systèmes de retraite, aux déboires de l’automobile européenne face à la vague technologique américaine qui impose sa loi. De là à considérer que la remise en cause de l’architecture ESG de Bruxelles doit d’abord à la pression des lobbys industriels américains et autres, c’est un pas que nous franchissons aisément.

Nous avons un gap culturel de part et d’autre de l’atlantique qui va devenir « un grand canyon » peut être infranchissable, entre un attachement à une société de solidarité et de protection sociale chez nous et la prolongation autant que les ressources disponibles le permettront de la « société d’accumulation » en Amérique mais aussi en Chine, en Inde, … Nous ne sommes pas dans le même timing culturel versus la finalité économique, macro et micro. « L’entreprise à mission » ne fait pas rêver à Chicago et à Shanghai alors qu’elle attire de formidables innovations chez nous.

Une schizophrénie européenne face aux enjeux durables
Une schizophrénie européenne face aux enjeux durables

Ce fossé se voit au cœur des grandes négociations en cours, sur l’eau et la désertification à Ryad, sur la régulation des plastiques à Busan, pour ne parler que des sommets en cours. Les petits pays comptent sur nous pour réformer l’économie mondiale, tout en sachant que nous avons de moins en moins la main sur les usines et les ordinateurs.

Ce fossé se voit au cœur des grandes négociations en cours, sur l’eau et la désertification à Ryad, sur la régulation des plastiques à Busan, pour ne parler que des sommets en cours. Les petits pays comptent sur nous pour réformer l’économie mondiale, tout en sachant que nous avons de moins en moins la main sur les usines et les ordinateurs.

Mais dans ce monopoly de la régulation nous ne pouvons nous désolidariser des grandes puissances et nous sommes encore loin d’être exemplaire, comme dans l’économie circulaire ou l’efficacité énergétique. Nos experts le disent ouvertement : notre schizophrénie est ce qui nous dessert le plus, quand on observe les stratégies défensives et manipulatoires des lobbys sectoriels, pour que rien ne change et les discours bienveillants des régulateurs européens pour promettre un monde meilleur !

Mais dans ce monopoly de la régulation nous ne pouvons nous désolidariser des grandes puissances et nous sommes encore loin d’être exemplaire, comme dans l’économie circulaire ou l’efficacité énergétique. Nos experts le disent ouvertement : notre schizophrénie est ce qui nous dessert le plus, quand on observe les stratégies défensives et manipulatoires des lobbys sectoriels, pour que rien ne change et les discours bienveillants des régulateurs européens pour promettre un monde meilleur !

Une Europe à la croisée des chemins
Une Europe à la croisée des chemins

L’Union Européenne puisque c’est bien là que se dessinent nos choix de modèle, va devoir choisir. Entre la poursuite, moins dynamique, d’une économie libérale qui fait du verdissement un marché d’opportunités, à l’américaine, et une société qui se protège aux frontières et dans les modes de consommation pour privilégier les cadres vertueux qu’appelle une grande partie de sa population, que voudrons-nous ?

Les dirigeants d’entreprise semblent avoir fait leur choix pour poursuivre une croissance qu’on appelle verte et responsable dans les narratifs et les rapports rse, sans y regarder de trop près. On cherche les portages et les incarnations qui ouvriront les voies pionnières comme on en a connu il y a vingt ans. A rebours, les salariés et les citoyens réclament chez nous des garanties et des protections qui ne s’accommodent pas bien de la révolution schumpeterienne que l’IA leur demande ou l’électrification des transports, ou la spécialisation internationale.

Ce hiatus entre modèle économique et modèle social ne pourra pas se poursuivre très longtemps, comme le prouve la limite atteinte à travers l’incapacité de nos élus à exiger des arbitrages exigeants qui ne se terminent pas dans l’endettement des générations futures.

L’Union Européenne puisque c’est bien là que se dessinent nos choix de modèle, va devoir choisir. Entre la poursuite, moins dynamique, d’une économie libérale qui fait du verdissement un marché d’opportunités, à l’américaine, et une société qui se protège aux frontières et dans les modes de consommation pour privilégier les cadres vertueux qu’appelle une grande partie de sa population, que voudrons-nous ?

Les dirigeants d’entreprise semblent avoir fait leur choix pour poursuivre une croissance qu’on appelle verte et responsable dans les narratifs et les rapports rse, sans y regarder de trop près. On cherche les portages et les incarnations qui ouvriront les voies pionnières comme on en a connu il y a vingt ans. A rebours, les salariés et les citoyens réclament chez nous des garanties et des protections qui ne s’accommodent pas bien de la révolution schumpeterienne que l’IA leur demande ou l’electrification des transports, ou la spécialisation internationale.

Ce hiatus entre modèle économique et modèle social ne pourra pas se poursuivre très longtemps, comme le prouve la limite atteinte à travers l’incapacité de nos élus à exiger des arbitrages exigeants qui ne se terminent pas dans l’endettement des générations futures.

La RSE : entre vision utopique et nécessité d’un soft power durable
La RSE : entre vision utopique et nécessité d’un soft power durable

La RSE a été une vision utopique de correction de la mondialisation au moment où elle apportait à tous des dividendes matériels positifs, en apparence du moins. On la rejette aujourd’hui dès lors qu’on lui attribue tous les maux d’une régulation qui atténue les rendements pour mieux payer les externalités qui se rappellent à notre quotidien. Est-ce bien pensé, est-ce la bonne voie pour une Europe dont la matrice reste une somme de valeurs humaines consubstantielles ?

Ce n’est pas parce que les pays voisins ou partenaires ne sont pas matures sur le rapport aux autres, à la planète et à l’avenir que nous devons abandonner une stratégie qui est d’intérêt collectif, nous le savons. Le moment n’est pas à défaire les texte. Les entreprises, les citoyens, l’Union Européenne devraient investir plutôt dans une foi en la durabilité, attractive et désirable, raisonnée et incarnée, qui propose des cadres de régulation de référence, volontaires mais encouragés, qui deviendra son « soft power » le plus motivant pour les générations futures. Les lois de la physique nous donnent raison mais cela ne suffit pas à penser une autre prospérité possible.

La RSE a été une vision utopique de correction de la mondialisation au moment où elle apportait à tous des dividendes matériels positifs, en apparence du moins. On la rejette aujourd’hui dès lors qu’on lui attribue tous les maux d’une régulation qui atténue les rendements pour mieux payer les externalités qui se rappellent à notre quotidien. Est-ce bien pensé, est-ce la bonne voie pour une Europe dont la matrice reste une somme de valeurs humaines consubstantielles ?

Ce n’est pas parce que les pays voisins ou partenaires ne sont pas matures sur le rapport aux autres, à la planète et à l’avenir que nous devons abandonner une stratégie qui est d’intérêt collectif, nous le savons. Le moment n’est pas à défaire les texte. Les entreprises, les citoyens, l’Union Européenne devraient investir plutôt dans une foi en la durabilité, attractive et désirable, raisonnée et incarnée, qui propose des cadres de régulation de référence, volontaires mais encouragés, qui deviendra son « soft power » le plus motivant pour les générations futures. Les lois de la physique nous donnent raison mais cela ne suffit pas à penser une autre prospérité possible.

L’avis des experts sur la Finance Durable

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Ce mois-ci, le Webinaire d’Actualité Durable a été enrichi par les interventions de Thierry Philipponnat, Chief Economist pour Finance Watch, et Anne-Catherine Husson Traoré, experte ISR. Thierry Philipponnat a analysé l’évolution des normes ESG en Europe, tout en soulignant la nécessité de maintenir une pression constructive malgré le recul observé aux États-Unis. De son côté, Anne-Catherine Husson Traoré a examiné la place de la France dans l’écosystème européen, en insistant sur l’importance de répondre aux attentes des épargnants et de renforcer la position française en matière de finance durable.

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Les recommandations de lectures du mois

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La vertu dangereuse

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par Julia de Funès

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Le monde de l’entreprise s’humanise, mais cette quête de bien-être généralisée peut engendrer des dérives. Julia de Funès propose une réflexion incisive sur les limites de la bien-pensance dans l’entreprise.

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Et maintenant, que faisons-nous ?

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par Flore Vasseur

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Inspirée par la jeunesse engagée, Flore Vasseur explore les moyens de transformer la peur en action, en proposant des pistes concrètes pour un avenir collectif.

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Humus

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Une fresque sur les paradoxes de notre époque, où deux amis tentent de réinventer leurs vies face aux défis écologiques et sociaux.

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Ressources : un défi pour l’humanité

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par Philippe Bihouix et Vincent Perriot

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Cette bande dessinée explore les limites planétaires et propose des pistes concrètes pour construire un avenir durable.

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Une histoire politique du monde fossile : Le XXᵉ siècle du pétrole et du gaz

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par Helen Thompson

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Une analyse géopolitique et économique des énergies fossiles, mettant en perspective les défis énergétiques actuels et futurs.

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Déjouer le populisme : bâtir le contrat social du XXIe siècle

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par Julien Marchal

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L’individu écologique : naissance d’une civilisation

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Une réflexion sur la transition vers une nouvelle civilisation portée par les défis climatiques, où la nature redéfinit l’histoire humaine.

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Pour aller plus loin …

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