Qu’est-ce que le profit ?
En économie, le profit est le revenu résiduel résultant de la différence entre les recettes et les dépenses occasionnées dans le contexte d’une activité. Il s’agit d’un gain financier, mais la notion peut être étendue à un gain commercial, à un gain associé à un bien immobilier, etc.
En finance, le profit est compris comme la rémunération pour le risque pris par les investisseurs, les détenteurs de capital. C’est cette nécessité de compenser la prise de risque qui est utilisée pour justifier la rémunération des actionnaires.
Informations générales
De nos jours, il est important de distinguer plusieurs termes : le profit, la valeur ajoutée et les superprofits.
Commençons par les superprofits. Il s’agit de profits liés à des conditions particulières. C’est par exemple ce que nous observons avec la guerre en Ukraine et l’augmentation des prix de l’énergie : étant données ces conditions inusuelles, les grandes entreprises du secteur de l’énergie enregistrent des profits exceptionnels. Il s’agit de superprofits car il est considéré que l’entreprise a augmenté ses profits sans qu’elle ne modifie ni sa façon d’opérer ni ses décisions stratégiques. Le débat autour des superprofits et de leur taxation est un débat politique, que l’on retrouve souvent, en commençant par le lendemain de la première guerre mondiale, où on parle des « profiteurs de la guerre ».
Si l’on revient sur une définition plus précise dans le contexte actuel, la Commission européenne procède de la façon suivante : en comparant les profits actuels à une moyenne des deux ou trois années précédentes considérée comme un étalon de profits « normaux » ou, comme on les qualifie en ce moment chez les fiscalistes, de profits de routine.
La valeur ajoutée, quant à elle, est, selon l’INSEE, « la valeur de la production diminuée de la consommation intermédiaire. » Nous pouvons dire que la valeur ajoutée est la richesse créée permettant de rémunérer les différents participants à la création de cette richesse (salariés, banques, actionnaires, État et autres parties prenantes). Le profit sera ainsi ce qu’il restera à l’entreprise une fois qu’elle aura rémunéré les salariés (salaires), les banques (dettes) et l’État (impôts).
Impacts actuels
Que cela signifie-t-il pour les entreprises ?
Le profit est essentiel pour l’entreprise, il est un moyen d’assurer sa pérennité dans le temps. Sans création de richesse et excédentaire des recettes sur le coût, il est difficile de penser un modèle d’affaires qui dure et soit soutenable.
“Just as people cannot live without eating, so a business cannot live without profits. But most people don’t live to eat, and neither must businesses live just to make profits.” John Mackey, PDG de Whole Foods, dans son livre Conscious Capitalism
Ces différents éléments nous mènent vers la question du fair profit, du profit équitable, qui pose en creux la question de la distribution et du partage de la valeur ajoutée. C’est-à-dire que si un certain nombre de parties prenantes ont contribué à la création de valeur ajoutée, comment définir la redistribution de la richesse créée de façon que chaque partie prenante soit rémunérée de façon équitable ? Autrement dit, il va s’agir pour l’entreprise de questionner comment elle répartit la richesse créée, selon les valeurs qu’elle cherche à promouvoir.
Prochaines étapes
Il faut donc revoir comment le profit est distribué et si l’on se rapproche du fair profit. Les éléments à évaluer sont :
L’augmentation de la valeur extra-financière : Le modèle d’entreprise durable maximise les externalités positives, non seulement économiques (comme la création de nouveaux emplois) mais aussi sociales et environnementales. Par exemple, Sanofi, entreprise multinationale de l’industrie pharmaceutique, a fait du bon travail dans ce domaine en incluant une section sur la création de valeur extra-financière dans son rapport intégré pour 2021.
La redistribution de la valeur financière : Il s’agit de la question du « profit équitable », ce concept plaide pour une redistribution plus large de la valeur financière – non sans débat. Certaines questions se posent comme :
- Les entreprises doivent-elles verser des salaires plus élevés (ou plus égaux) ? L’Oréal, par exemple, offre périodiquement à ses employés des actions de l’entreprise à prix réduit et des primes d’intéressement substantielles.
- Les entreprises doivent-elles limiter leurs profits ? Cela renvoie aux superprofits dont il a été question précédemment. Par exemple, avec l’augmentation du prix des génériques et des médicaments sur ordonnance aux États-Unis, les médicaments deviennent inaccessibles à une plus grande partie de la population.
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