Comprendre les principes du reporting CSRD
Replacer la CSRD dans son contexte européen
La CSRD repose sur un cadre réglementaire strict basé sur les normes européennes de reporting de durabilité (ESRS). Il est ainsi crucial de la replacer dans son contexte.
La CSRD ne doit pas être perçue uniquement comme une contrainte réglementaire, mais comme une opportunité d’évolution vers un modèle économique plus durable. Elsa Boniface, directrice associée chez ici&demain, et Minh Tran Kim, directeur associé chez HAATCH, rappellent que cette directive s’inscrit dans une dynamique plus large visant à faire de l’Europe un leader en matière de durabilité.
Son origine remonte aux engagements pris dans le cadre des Accords de Paris et à la nécessité d’un cadre normatif plus précis pour guider les entreprises dans leur transformation ESG. Elsa Boniface explique : « Il est essentiel de comprendre que la CSRD n’est pas une simple obligation réglementaire, mais un levier pour atteindre une durabilité globale. »
Ces normes imposent aux entreprises de produire un reporting exhaustif et cohérent couvrant trois dimensions fondamentales : L’impact environnemental, les enjeux sociaux, la gouvernance. Un reporting efficace garantit la traçabilité et la comparabilité des informations publiées, permettant ainsi aux entreprises de mieux piloter leur stratégie de durabilité et d’anticiper les futures évolutions réglementaires.
Structuration CSRD : Comment la réussir ?
Éviter de limiter la CSRD à un simple exercice de conformité
L’approche adoptée par certaines entreprises consiste à voir la CSRD comme une simple obligation administrative. Pourtant, cette directive offre un cadre permettant d’améliorer les pratiques internes et d’intégrer plus efficacement les enjeux ESG dans la gouvernance d’entreprise.
Muriel Vuong, Directrice de la Durabilité chez Veepee, insiste sur cette dimension stratégique. Elle explique « La CSRD doit être perçue comme une opportunité d’optimisation et non comme une contrainte ». En structurant les processus de reporting et en approfondissant l’analyse des impacts, les entreprises peuvent renforcer leur résilience, identifier de nouvelles opportunités de développement durable et améliorer leurs performances globales.
Intégrer les équipes finance et risque
La mise en conformité avec la CSRD ne concerne pas uniquement les départements RSE. Une implication forte des équipes finance et risque est essentielle pour assurer une intégration efficace des exigences réglementaires.
Laure Collard, Responsable de la consolidation et de la trésorerie chez ARaymond, témoigne de l’importance de cette transversalité. L’implication de ces équipes permet de structurer une démarche de gestion des risques cohérente avec les objectifs de la CSRD, « L’engagement des équipes financières et des risques est indispensable pour assurer une intégration complète des enjeux » précise Laure Collard.
Une collaboration étroite entre ces services garantit une meilleure anticipation des risques et renforce la fiabilité des données rapportées.
Adopter une approche détaillée et approfondie
L’un des écueils les plus fréquents dans la mise en œuvre du reporting CSRD est le manque de profondeur dans l’analyse des données. Travailler en surface ou appliquer une méthodologie approximative peut conduire à un reporting inefficace et incohérent.
La mise en place d’ateliers de cotation détaillés permettent d’associer les différentes parties prenantes et de garantir une vision complète des enjeux. Minh Tran Kim explique : « Les ateliers de cotation offrent une vision complète et détaillée des enjeux, facilitant une approche proactive ». Une telle approche favorise une prise de décision plus éclairée et renforce la pertinence du reporting produit.
Inclure le Comex dans le processus
L’adhésion des instances dirigeantes est un facteur clé de succès dans la mise en place du reporting CSRD. L’implication du Comex dès les premières étapes du processus permet de favoriser une appropriation des enjeux ESG à tous les niveaux de l’entreprise. « Le Comex joue un rôle crucial dans la réussite de la mise en œuvre de la CSRD » souligne Muriel Vuong.
Elle insiste sur ce point : chez Veepee, des entretiens individuels avec les membres du Comex ont été organisés afin de mieux sensibiliser la direction aux exigences de la CSRD et d’intégrer ces enjeux dans la vision stratégique de l’entreprise. Une approche proactive garantit une meilleure prise en compte des objectifs ESG dans la gestion globale de l’entreprise.
Elena Matias Casacuberta, responsable académique pour Ecolearn, rappelle également l’importance de la formation des équipes : « Une formation adéquate permet de renforcer l’engagement et l’efficacité des équipes dans la mise en œuvre de la CSRD ». Elle a introduit les formations Mettre en œuvre la CSRD et Manager la Durabilité en Entreprise comme des outils essentiels pour sensibiliser et préparer les collaborateurs à cette transformation.
Les 5 points à retenir pour une Structuration CSRD efficace
En résumé les meilleures pratiques pour réussir la mise en œuvre de la CSRD, basées sur les retours d’expérience de notre webinaire sont :
- Replacer la CSRD dans son Contexte Européen : Comprendre que la CSRD fait partie d’un effort global pour transformer l’économie européenne.
- Ne pas Limiter la CSRD à un Exercice de Conformité : Utiliser la CSRD comme un outil pour améliorer les pratiques internes et identifier de nouvelles opportunités.
- Impliquer les Équipes Finance et Risque : Assurer une intégration holistique des enjeux financiers et opérationnels.
- Travailler de Manière Approfondie : Mettre en place des ateliers de cotation détaillés pour une compréhension complète des impacts, risques et opportunités.
- Inclure le Comex dans le Processus : Sensibiliser et engager la direction dès le début pour une meilleure adhésion et appropriation.
CSRD : Défi, Opportunité ou les deux ?
Se conformer aux exigences de la CSRD représente un défi pour les entreprises, mais aussi une opportunité stratégique majeure. En adoptant une démarche proactive et en intégrant ces nouvelles obligations dans leur gestion quotidienne, les entreprises peuvent tirer parti de ces évolutions pour renforcer leur engagement ESG et améliorer leur compétitivité.
Un reporting bien structuré et des données ESG fiables permettent de piloter efficacement les performances de durabilité et d’anticiper les évolutions réglementaires à venir.
